Nous ne viendrons pas manger dimanche

Nous ne viendrons pas manger dimanche

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Création 2018 / Tentative de catharsis sous forme d’un album de famille

La famille, cette cellule de base qui tisse notre société. Qu’est-ce qui constitue, réunit, sépare, déconstruit, ou recompose une famille aujourd’hui ?  Et surtout autour de quelles tables ?

En partant de ces questionnements, Grand maximum propose un spectacle tantôt drôle, grinçant, tendre, idiot, amer ou cruel sous forme d’un album de famille. Écrit à partir d’improvisations et de répétitions des comédiens sur le plateau, plutôt que d’une page blanche, ce spectacle en devient proche de nous. Les comédiens incarnent des situations dans lesquelles se côtoient le réel et le fantasmé, pour mieux disséquer notre époque et les liens familiaux qui en découlent.

Il vaut mieux en rire…. transformons nos émotions en plaisir.

Mise en scène, direction et écriture : Sébastian Lazennec

Jeu : Lydia Benoist, Nathalie Allonneau, Marion Dubois, Frédérique Leguillon, Catherine Plumard, Caroline Lebois, Julie Moquet, Emilie Métris, Yvonnic Stocker, Marc Bourasseau, Pascal Fouillé, Didier Beaujean, Nicolas Aubert, Nicolas Greory et Samuel Giglio.

Technique : Jérôme Guilmin

Photos de scène : Damien Ledebt / photo de l'affiche : Pascal Boudet

 

Public : Non conseillé avant 10-12 ans.

Jauge : 300 à 600 personnes maximum, en gradin.

Durée : 90 à 100 minutes.

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Résidence de création à la MLC Les Saulnières au Mans (72), à Yvré l’Evêque et la Chapelle St Aubin. Avec le soutien de la ville du Mans.

 

On en parle / La presse

Kultur, Blog de Laurent Dupin, Octobre 2018 - Kultur

Le Grand Maximum d’émotions, au théâtre

Hier soir, je suis allé voir accompagné et entre amis à La Bazoge « Nous ne viendrons pas manger dimanche« , la pièce du collectif d’acteurs amateurs Grand Maximum . Nous l’avions ratée cette été, dans sa livraison mancelle. Quelle claque ! Sous la conduite inspirée du metteur en scène Sébastian Lazennec, on a goûté à une critique douce amère, fofolle/mélancolique, sucrée/salée de l’univers familial. A travers plusieurs tableaux, le spectateur assiste ainsi médusé à des scènes de vie familiale quotidienne, prise dans toutes leurs contradictions, leurs délires et d’abord leurs codes de convenance. Ou quand la machine se détraque, quand le réel déraille à la façon dont la littérature absurde et le théâtre d’humour sait le faire. La table est ici souvent le lieu de fixation des émotions, discussions, frustrations. On s’y assied, on s’y réunit, on s’y parle, on s’y bagarre. Les verres trinquent, les couverts tintent comme les répliques claquent.

Le coup de maître du réalisateur et des acteurs, est de ne pas se limiter au texte, mais à proposer aussi des effets de scène originaux, visuels, presque graphiques. Des sortes d’incongruités élégantes. Ça commence dès l’avant pièce, par un accueil du public joué, sur fond de scène biblique déjantée. Très original, même si parfois un peu gênant, notamment pour les arrivants retardataires, surpris par ce ton décalé et interpellé. Je ne raconterai pas tout pour ne pas spoiler cet excellent spectacle, mais la scène de la plage, dans son aspect répétitif, marque aussi les esprits, tel un décor qui nous est bien familier. Ça touche à l’intime, à la nostalgie, au pathétique, au n’importe quoi… le tout mixé en même temps et servi comme une véritable performance physique et esthétique, sur scène.

Autre tableau fort, celui des parents gérant le retour chez eux d’un Tanguy, où là aussi on finit dans une situation absurde, quasi fantastique, où le langage, ou plutôt son déraillement, trahit les intentions et peurs réelles. Bluffant dans la forme, mais aussi dans le fond. Car ne voyons-nous pas là sur scène, ce que nous pensons toutes et tous, même furtivement, dans les recoins de notre tête ?

Galerie de tronches

Alors bien sûr, dans ce genre de collectif taille XXL, on ne peut pas retenir tous les personnages et les acteurs qui le portent. Certains sortent naturellement du lot, et chacun aura aussi son préféré selon ses goûts et attirance. Perso, j’ai percuté à la mère de famille psycho-rigido-hystérique, surfant entre discours téléphonés et bribes de pétage de plombs sans retenue. Percuté aussi au p’tit bonhomme rigolo, entre homme et enfant, sympathique de visu, mais aussi p’tit diablotin potentiel qui peut montrer un autre visage ou s’avérer ingérable.

L’ensemble tient cependant de la galerie de tronches, de la chorale des sentiments et de la bande de potes, réunie en troupe d’acteurs. On ne s’ennuie jamais, ça fuse, ça s’entrechoque car un nouveau visage, une nouvelle posture finit toujours par capter ou réveiller notre attention. Un casting en somme, assez bien réussi même s’il doit tenir tant de l’intention que du hasard.

Du rire… aux larmes ?

Une piste de progression ou de variante, peut-être : développer davantage l’aspect mélodramatique, ou le traiter à part entière, dans des scènes toutes dédiées et en alternance avec le comique. Ca permettrait de nourrir davantage la réflexion sur ces sujets de fond qui rappellent furieusement les grandes œuvres (plutôt au cinéma) de pétages de câble familiaux : de Festen à La Bûche, en passant par le moins connu Un week-end en famille. Rire, rire jaune aussi en effet quand le comique révèle nos propres faiblesses : mon amie réagissait par exemple avec une spectatrice voisine à la gestion des plats et repas en famille, et nos petites habitudes bien installées en profondeur, qui finissent par en oublier la saveur. Ou « fini les raviolis le lundi ! » pour laisser place à l’inconnu.

Et c’est peut-être cela, le thème, le questionnement principal avec lequel on repart de la pièce : connait-on vraiment bien… nos propres familles ?

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Ouest France, mai 2018,
article de Florence Lambert

Grand Maximum se joue de la famille

Le collectif de théâtre amateur emmené par Sebastian Lazennec présente cette semaine sa nouvelle création. Des familles à qui tous tirent un portrait caustique et tendre.

Les comédiens amateurs de Grand Maximum, collectif créé et emmené par le metteur en scène Sebastian Lazennec, travaillent depuis janvier sur cette nouvelle création.

Après des histoires de couples, la quinzaine de comédiens s'attache à montrer des albums de famille. Où les photos traduisent l'ambiance d'un repas de Noël ou les tensions lors de retrouvailles.

Improvisations des comédiens

Ces tableaux de quelques minutes, voire quelques secondes, valorisent les situations absurdes, loufoques et répétitives que l'on observe à la plage par exemple, le papa se fâchant inlassablement après l'enfant qui peine à comprendre ce qu'on lui reproche.

Toutes ces scènes inspireront fatalement une impression de déjà-vu aux spectateurs. Et pour cause, elles sont nées des improvisations des comédiens du collectif, eux-mêmes parents, enfants, frères et sœurs.